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Vider le sac

6 octobre 2013

Correctionnel

Je ne comprends pas.

A vrai dire même je n'admet pas.

Je n'arrive pas à admettre que le procès ait été au correctionnel.

L'excuse a été simple "si on passe aux assises ça va prendre deux ans minimum de plus".

L'enfant que j'étais ne méritait donc pas qu'on s'attarde sur mon cas ? Je bouchais trop le trou du fut des assises avec mon histoire sans importance puisqu'après tout j'étais vivante, j'étais jeune, je me remettrais vite ?

 

Hé ben ma pauvre lucette, c'est rapé, j'ai bientôt 25 ans et j'arrive pas à oublier qu'on m'ait oubliée, rejetée, écrasée. Broyée par la machine judicière si mal rodée. Si mal pensée pour les gamines de 11ans.

Et ça aurait fait quoi si j'avais été plus jeune ?

 

Vous vous demandez pourquoi les femmes victimes d'abus ne portent pas plainte ? C'est parce que la justice est pire que l'agresseur, elle nous viole l'esprit, l'ame cent fois plus.

 

J'étais blessée, et la porteuse de la balance a tout fait pour détruire ce qu'il restait.

 

9ans dont 5 fermes et 12.000 euros, c'est ce que vaut la vie d'une gamine.

 

La seule chose bonne c'est que l'abcès ait été crevé, mais ça aurait pu être fait sans tout ce ramassis de merde.

 

Sans la gynéco judicière qui vous lance un regard méchant parce que vu que vous êtes pris en urgence vous allez retarder tout son planning. Vous sépare de votre mère et vous colle le cul sur un grand siège froid, enfile un gant et vous trifouille. Sans rien dire, rien préciser, rien demander. Sans en avoir rien à foutre de vous violer à son tour.


J'avais tout juste onze ans.

 

Sans la brigade des mineurs de marseille et leurs locaux humides, le papier peint endommagé, les cris, les pleurs étouffés, un endroit qui m'a collé la trouille. Les questions sans fin, sans pause, pendant six heures. La peur de pas savoir pourquoi rééllement j'étais là, moi je voulais juste plus avoir mal, je ne comprenais pas encore que j'avais tendu le baton pour qu'on m'arrache le peu de forces qu'il me restait, que j'avais provoqué le pire des aggresseurs.

Apprendre après que mon frère agé de 4 ans a passé à peu près le même temps tout seul avec une policière. Sans comprendre, sans savoir lui non plus, sans son doudou. Colère.

Etre là quand ma soeur de 8 ans fait sa déposition, pleurer quand on comprend qu'elle prend ça pour un jeu, qu'elle pense qu'on va soigner papa et qu'il va revenir, qu'il ne nous tapera plus.
Tristesse.


Voir sa mère sortir d'une pièce sans aucune expression, comprendre qu'elle a pleuré. Probablement beaucoup. Toujours être fasciné par cette capacité qu'ont les autres à savoir pleurer.

 

Rentrer. Etre confrontée au refus de sa mère à comprendre la réalité des faits, s'en vouloir.

La voir pleurer, enchainer les crises d'epilepsies, finir par comprendre que les urgences s'en branlent d'une nana qui a fait sa troisieme crise cette semaine et que son arcade pisse le sang. Que moi j'ai seulement onze ans et que je sois seule à gérer n'est pas leur problème.

 

Apprendre seule comment arrêter une arcade à pisser le sang, coller des steristrips sur une peau décollée d'un crane. Soigner des brulures de poèles en fontes qui avaient entamées les chairs, je l'ai appris, ado, sans formation, sans rien, en écoutant la pharmacienne qui pensait que je me renseignais pour un cours, jusqu'à ce que je demande le matos nécessaire, fréquemment. La voir comprendre la misère dans laquelle je vivais, quand je revenais chaque semaine pour renouveller.

Combattre sa rage contre tous. Ne pas y arriver, se faire mal, jusqu'au suicide.

 

Supporter que la justice décide de nous placer sous assistance sociale. Ne pas l'aimer, ne pas aimer qu'elle menace, constamment, ma mère de retirer la garde, sous x pretexte.

 

Assister au procès comme un fantome, rappeler au jury que l'homme dans le box c'est mon père, que je ne veux juste plus entendre parler de lui, merciçairacommeçafoutezmoilapaix.

 

Avoir son avocate qui nous félicite de notre tenue pendant le procés, alors qu'on ne la connait pas, on l'avait vu une ou deux fois, dans un état second, bourrée ou shootée à l'éther, la colle ou je ne sais plus quelle merde j'ai pu arriver à trouver. Dire merci. Penser : ta gueule. Partir.

Ma mère était là, c'est comme ça qu'elle a compris. Comme ça que j'ai pu lui pardonner de pas comprendre.

Ma mère se casse le bras l'année de la tempete sur marseille.

Enchainer les aller retour à l'hopital, pour trop plein de trop de medocs dans le bide, y arriver consciente, ou pas. Y repartir consciente, ou pas tellement plus.

Hopital psy "espace arthur". Croiser Mr trouduc Rufo, comme on l'appelait, une fois, lorsqu'il y avait une conf de presse. Et encore, il s'est pas approché de nous. Qu'est-ce qu'on a pu le pourrir. S'engueuler avec le personnel hospitalier sur leur hypocrisie, essayer de faire comprendre que c'est injuste qu'il ait forcés des anorexiques et depressifs à faire des gateaux pour mr trouduc rufo et messieur/dames journalistes alors que finalement personne n'y touchera, ça partira à la poubelle. Recevoir un sédatif.

 

Justice décide de remplacer madame AS. Soulagement, la nouvelle est plus sympa, possible de discuter. Travailleur familial en +. Aide pour maman qui perd l'usage de son corps petit à petit.

Grande demie-soeur dépose plainte. Convocation à la brigade des mineurs. Reçu la veille. Je veux pas, suis pas bien, je rentre d'hopital et je me couche, j'oublie. Lendemain appel du gars avec qui j'avais RDV je me fais incendier, comme quoi si je viens pas cette fois ci il y aura poursuites. Je vais chercher maman.

Maman colère engueule le flic, qui engueule maman, qui engueule le flic qui appelle le juge. Juge autorise maman à rester. Interrogatoire concis. Me casses les noix. Colère. Nouvelle TS.

 

18 ans. Contacte Papa. Veux savoir. Besoin de savoir. Besoin de comprendre. Besoin d'un parent.

 

19 ans. Voyage en Suisse chez compagne de Papa. Au retour ai le choix, est-ce que je veux le voir ou pas ? Ouais allez, on verra bien.

 

19 ans. Convocation au commissariat pour déposition, reçu le matin pour 10h a de la chance j'ai pas dormi cette nuit. J'y vais, fais une blague à l'accueil sur la poste et le secretariat. RDV.

 

La juge de Nimes, qui n'a jamais vu ma gueule veut savoir si elle va pas refoutre mon père en taule parce que j'ai voulu le revoir.

Je reste coite devant le policier. Je le regarde et je lui demande "vous connaissez le dossier ? _oui _Ceux qui m'ont fait le plus mal c'est votre organisation ! C'est mes oignons pas les siens elle se mèle de sa vie et je me mèle de la mienne, je lui demande comment elle mange ses cornichons ?" Bref je l'ai un peu mal pris. Le policier, très diplomate, a noté ça de façon un peu plus... diplomate.

Pas de suite. Jamais vu la juge.

Bref j'avais reçu une convocation, avec risques de poursuites si je me présente pas, pour une dame que je n'ai jamais vue.

 

Pour la suite. J'ai revu mon père plusieurs fois. J'ai pu lui pardonner. On a de bonnes relations. Je le vois vieillir et j'ai désormais peur de le perdre.

Je ne pardonne pas à la justice d'absolument pas être capable d'être humaine avec une gamine qui vient chercher du réconfort, de l'aide. Je ne me suis jamais sentie réconfortée d'avoir portée plainte. Ni aidée.

 

Je ne pense pas, si c'était à refaire, que je le ferais.

 

Parce que je sais maintenant que le viol d'une gamine de 5 ans, ça fait chier le monde.

 

Ma mère a changé de neurologue, l'ancien était en fait un gros naze, le nouveau a baissé les doses de medocs et changé certains, fait disparaitre d'autres. Plus de crises, elle a pu récupérer une certaine autonomie, ou une autonomie certaine plutôt.


La façon dont ma fratrie et ma mère ont vécu ça, je ne peux pas le savoir, je ne vis pas dans leur tête, et de toute façon ça leur appartient.

 

Moi j'avais besoin d'évacuer.

 

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6 octobre 2013

Logiquement

Logiquement ici devrait être le message d'intro de ce blog, mais je sais pas quoi mettre.

 

Un CV ? Le mien est plus vierge que ma conscience, contrairement à ma vie personnelle, remplie de casses et de crasses.

 

J'ai besoin de me défouler et je ne m'entend pas avec la psy que j'ai essayé de suivre. Je me sentais jugée, mes proches démantibulés par son supposé savoir, alors qu'elle ne les a jamais vus, mon conjoint, mes parents, ma belle famille, ma fratrie devenir monstrueuse à ses yeux, toujours chercher le reproche chez l'un ou l'autre, non je ne veux pas de ça. Et comme je ne sais pas parler à l'oral, mieux vaut que je passe à l'écrit.

 

Je fais pas mal de fautes d'orthographe et je m'en excuse.

 

Quelques mots sur moi ? je suis un peu paumée, c'est l'essentiel à savoir.


Mes passions ? peindre, bricoler (dans le genre petites bricoles : collages, bijoux, etc), crochet. ça occupe mes mains qui ne savent pas quoi faire sinon.

 

Ma vie ? Actuellement heureuse avec mon monsieur, bien que difficile à cause du chomage.

 

Mes peurs ? les insectes, le silence, les migraines.

 

J'ouvre un blog pour raler essentiellement.

Pas contre ma dernière psy, ça sert à rien c'est déjà fait. Non contre les trucs que je n'arrivais pas à formuler, ou plutôt que mes psys n'ont pas prit au sérieux "vous êtes sûre que c'est bien ça qui vous fait mal ?"  ben oui ça fait un peu 15 ans que je patauge dans cette merde.

 

Enfin voilà je crois que c'est tout ce que j'ai à dire pour un message d'introduction.

 

Bienvenue.

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